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Un digne fils d'Afrique vient de nous quitter.
Le sentiment que j'ai c'est comme si lui et ses compagnons de lutte ont sacrifié leur vie pour rien. Au final ils n'ont reçu aucune reconnaissance ni même le Sawaba, la délivrence, pour laquelle ils ont lutté.
Au vu de l'évolution de l'Afrique francophone depuis 1960 on constate clairement que leur option contre ce qui est devenu courament appelé la "françafrique" était juste. Ils ont été les premiers en "Afrique occidentale française" à dénoncer la construction de ce néocolonialisme français et ils l'ont payé très cher. Pierre Mesmer l'a dit lui même concernant des mouvements comme le Sawaba et l'UPC, "on a accordé l'indépendance à ceux qui la réclamait le moins après avoir éliminé ceux qui l'ont réclammée avec le plus d'intransigeance".
Au Niger on a eu donc des militants africains de la trempe des Lumumba, des Moumié, des Cabral mais on les a recouvert du voile de l'anonymat le plus total.
J'éprouve un grand sentiment de tristesse avec cette perte, c'est comme si mon dernier héros venait de partir. Il aura cotoyé des grandes lumières du panthéon africain comme Ben Barka, Frantz Fanon, Modibo Keita, Kwame Nkrumah, Samorah Machel etc... Que son âme repose en paix.
Je remercie l'auteur du livre et de cet hommage Mr Van Walraven, qui contribue énormément par ses travaux à lever petit à petit ce voile d'ombre sur cette partie de notre histoire.