Mi-figues, Mi-raisins: L’Oscillation des Africaines Eduquées entre les Desseins Féminins Traditionnels et Cosmopolites

Cécile Dolisane-Ebossé Nyambé, spécialiste des littératures africaines et antillaises, et titulaire d'un DEA en anthropologie politique. Elle est rattachée au Laboratoire "diasporas" de l'Université de Toulouse où ses centres d'intérêts sont les questions d'identité et les rites et mythes féminins chez les Dwala au Cameroun.

Julie Duran-Ndaya Tshiteku, associée à l’ASC. Elle prépare son doctorat sur le thème ‘Les femmes congolaises à la reconstruction identitaire’

Se réaliser femme selon le contexte africain s’avère généralement compliqué pour les Africaines qui par leur mobilité sociale ont atteint une autonomie et une indépendance. Durant des décennies, différents projets ont été orientés vers l’intégration des femmes africaines dans les courants mondiaux d’émancipation comme orientation cosmopolite sur le monde plus large. C’est ainsi que les idées cosmopolites se sont infiltrées dans diverses localités. Cette inclination cosmopolite a trouvé ses échos auprès des femmes au sujet de la carrière professionnelle, de la gestion de la sexualité, du mariage, de la maternité…Mais dans leur entourage, les femmes participant à ces images cosmopolites sont considérées des amphibies oscillant entre deux mondes, ce qui les isole d’une manière ou d’une autre de leurs communautés d’origine.

Au Congo Kinshasa par exemple, l’instruction est vue comme une structure des idées normatives créant un ensemble de procédures allant à l’encontre des sensibilités régnantes : les idées de la tradition comme systèmes autonomes contre les grandes idées des desseins cosmopolites. La réussite affichée des femmes étant considérée comme une menace pour leur entourage.