Pratiques magiques à écriture dans le monde musulman (Afrique de l’ouest)
Speaker(s): Constant Hamès
Constant Hamès est chercheur au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) à Paris et ancien directeur du Groupement de Recherche ‘Magie et Ecriture Islamique’. Parmi ses nombreuses publications sur le sujet: avec Alain Epelboin, ‘Trois vêtements talismaniques provenant du Sénégal’, Bulletin d’Etudes Orientales; ‘Le Coran talismanique, de l’Arabie des origines à l’Afrique occidentale contemporaine’, in Albert de Surgy (éd.), Religion et pratiques de puissance (Paris, L’Harmattan); et ‘Mandalas et sceaux talismaniques musulmans’, in V. Bouillier et C. Servan-Schreiber (éd.), De l’Arabie à l’Himalaya, chemins croisés en hommage à Marc Gaborieau (Paris, Maisonneuve et Larose). Discussant: Geert Mommersteeg, est professeur/chercheur à l’Institut d’ Anthro-pologie Culturelle, Université d’Utrecht. Il a écrit sur ‘la magie islamique ouest-africaine’ dans son thèse (1996) et dans In de stad van de marabouts (Prometheus 1998). |
L’utilisation de l’écrit islamique à des fins magiques reste très actuelle (chez les marabouts en Afrique de l’Ouest et à Paris par exemple). Mais son étude a subi une longue éclipse depuis l’époque coloniale et semble reprendre de nos jours. Parmi différentes questions, je voudrais examiner celle du ou des modèles des écrits talismaniques, tels qu’ils peuvent être décrits par quelques exemples précis, à peu près représentatifs des milliers de textes de ce genre recueillis par le fonds ALEP, au Muséum d’Histoire Naturelle à Paris. Un talisman pour susciter l’amour, un autre la malédiction, un troisième pour obtenir la richesse, permettront de faire ressortir le caractère régulier d’une certaine organisation formelle et la nature islamique d’un contenu qui pourtant n’est pas à but religieux mais magique. D’ailleurs l’historique de l’évolution de l’écrit magique en milieu musulman indique clairement que son islamisation a été lente et progressive. |