Séminaire : Repenser l’informel en Afrique à partir de ses relations avec le domaine politique : quelles implications pour les agences et partenaires au développement ?

This seminar will take place on the occasion of the PhD Defence of Kassim Assouma on 13 September. Language: French.

Cet événement aura lieu physiquement à Leiden. Pour ceux qui souhaitent participer en ligne, le lien vers la plateforme en ligne sera envoyé un jour à l'avance.

L’économie informelle est un milieu en constante évolution. Depuis l’apparition du secteur informel comme catégorie d’analyse dans les années 70 (Hart, 1973 ; ILO, 1972) de nombreux travaux en sciences sociales se sont investis à rendre comptes des dynamiques en son sein. Il a été mis en évidence que ses processus internes sont complexes et connectés avec l’environnement global. Sa présence dans les différentes régions du monde, la pluralité de formes qu’elle revêt et son accroissement dans les pays du sud entraînent un renouvellement continu de l’intérêt scientifique autour du phénomène.

Avant la décennie en cours, les académiques ont très peu porté un regard approfondi sur les processus politiques qui ont cours dans l’économie informelle (Sanyal, 1991 ; Keutcheu, 2015). Alors que ce regard est important, particulièrement dans les pays du sud, où les actions politiques déterminent les conditions sociales et professionnelles de la majorité de la main d’œuvre qui y gagnent leur vie. Cela concerne en moyenne 80% de la population active des pays-subsahariens d’Afrique. Pour comprendre les contextes et les transformations qui s’opèrent au quotidien pour ces acteurs de l’informel dans une Afrique subsaharienne en transition (de systèmes politiques, économiques et sociales), il faudra questionner un ensemble de processus.

L’analyse des jeux et enjeux de l’engagement des acteurs de l’économie informelle dans l’arène politique à travers l’exploration du monde des taxis-motos zémidjan au Bénin a mis en évidence que l’informel n’est pas isolé de l’Etat. Les relations entre les acteurs de l’économie informelle et les décideurs politiques sont multiformes, complexes et historiques. Cette recherche a produit de la matière à réflexion qui requestionne les idées reçues sur l’informalité des opérateurs catégorisés dans l’économie informelle, d’une manière générale. Elle appelle donc à reconsidérer les interrelations entre les acteurs de l’informel et les représentants de l’Etat, d’une manière large, en tenant compte de rôle de levier politique des acteurs de la société civile dont les syndicats, mais également des organisations professionnelles, des institutions juridiques et des agences de développement. Dans le prolongement de cette exhortation, il est pertinent de discuter de ce que suggère ce résultat pour les acteurs de développement (agences de développement, partenaires technique et financier au développement, fondation et ONGs internationales, etc.) intervenant au quotidien aux cotés des travailleurs et des communautés des pays de l’Afrique subsaharienne.

Le présent séminaire a été initié pour partager avec diverses audiences (académique et non-académique) quelques résultats clés de la recherche. Elle s’ouvrira à quelques contributions extérieures qui pourront apporter une diversité aux échanges. Les participants attendus au séminaire seront de diverses origines. Elles comprennent des universitaires (Enseignant-chercheur, étudiants), des fondations des syndicats néerlandais (CNV Internationaal, FNV), des Partenaires Techniques et Financiers (notamment les ONGs internationales : WSM, SNV, Hunger Project, Care, etc.), les institutions techniques de recherche et de formation (KIT, MDF, etc.), WOTRO / NWO, INCLUDE. Ce séminaire réunissant ces différents profils est envisagé pour partager les résultats de recherche et discuter des perspectives suivant divers angles de vue, ce qui nécessiterait une exécution offrant des possibilités de discussions. A cet effet, la communication introductive sera suivie d’une table ronde qui réunira des personnes ressources sur la question.

Modérateur 

Kassim Assouma

Contributeurs 

Prof. Mayke Kaag, ASCL/Université d'Amsterdam

Prof. Benjamin Rubbers, Université de Liège

Dr. Rafael Verbuyst, Université Gand

Registration 

Veuillez envoyer un email à kassim.assouma@gmail.com